« Salut donc, ô monde nouveau à mes yeux, ô monde maintenant total! O credo entier des choses visibles et invisibles, je vous accepte avec un coeur catholique! Où que je tourne la tête J’envisage l’immense octave de la création! Le monde s’ouvre et, si large qu’en soit l’empan, mon regard le traverse d’un bout à l’autre.
J’ai pesé le soleil ainsi qu’un gros mouton que deux hommes forts suspendent à une perche entre leurs épaules. J’ai recensé l’armée des cieux et j’en ai dressé état, Depuis les grandes figures qui se penchent sur le vieillard Océan. Jusqu’au feu le plus rare englouti dans le plus profond abîme, Ainsi que le Pacifique bleu sombre où le baleinier épie l’évent d’un souffleur comme un duvet blanc.
Vous êtes pris et d’un bout du monde jusqu’à l’autre autour de Vous J’ai tendu l’immense rets de ma connaissance. Comme la phrase qui prend aux cuivres Gagne les bois et progressivement envahit les profondeurs de l’orchestre. Et comme les éruptions du soleil Se répercutent sur la terre en crises d’eau et en raz-de-marée, Ainsi du plus grand ange qui vous voit jusqu’au caillou de la route et d’un bout de votre création à l’autre. Il ne cesse point continuité, non plus que de l’âme au corps ».
Certes, c’est beau, mais c’est difficile, il faut s’accrocher, c’est du Paul Claudel et cela se mérite. Le confinement, c’est le bon moment pour cogiter… Bonne lecture !

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