»Il ne s’agit pas d’une simple histoire d’amour. Le combat pour l’amour dans le songe de Poliphile -car tel est l’intitulé latin du livre – est extraordinairement plus complexe. Depuis cinq siècles, les chercheurs s’échinent à le déchiffrer, avec les meilleurs outils d’interprétation de leur époque, et aucun n’a réussi à trouver son chemin dans ce labyrinthe.
Est-il un livre ardu ? Voyons comment se sont débrouillés ses traducteurs. Le premier traducteur en français réduisit l’incipit (le début du texte) à moins de douze mots alors qu’il en compte soixante -dix dans sa version originale. Un contemporain de Shakespeare tenta bien de lui être plus fidèle, mais il se découragea et abandonna à mi-parcours. Il n’y eut aucune tentative ultérieure en anglais. Quant aux penseurs de l’Occident, ils n’y voient qu’un galimatias sans intérêt.
Pourquoi ce livre est-il si opaque? Pourquoi a-t-on tant de mal à le comprendre ? Parce que non seulement il se décline en latin et en italien, mais on y trouve du grec, de l’ hébreu, de l’arabe, du chaldéen et même des hiéroglyphes ! Jusqu’à une date récente, on ignorait l’identité de son auteur. L’un des éditeurs, dans son introduction, implore les muses de le lui révéler. Les muses refusent, au motif que –la prudence s’impose, si l’on ne souhaite pas que les choses divines soient dévorées par une jalousie vindicative-. » Ian Caldwell et Justin Thomason (La règle de quatre)

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