»-. Retrouver sa ville natale après une longue absence, c’est retrouver la femme que l’on chérit par-dessus tout, non pas l’épouse ou l’amante. Mais la mère. Non pas celle que l’on a connue dans la jeunesse ou l’âge adulte et que l’on a prise dans ses bras. Mais celle dont le sang, la chair, la lymphe pendant un temps ne se distinguaient pas des vôtres. Celle dont chaque battement de coeur impulsait le vôtre et à laquelle vous reliaient mille chuchotements ténus, audibles de vous seuls.
Il approchait de Segou. Et chaque brin d’herbe de la brousse, chaque pétale de fleurs au flanc d’un arbrisseau lui adressait un salut secret et vigoureux. -. Enfin, tu es de retour, et qu’as-tu glané sur les chemins du monde ? As-tu découvert que seuls comptent le dubale sous lequel ton placenta a été enfoui et la terre chaude qui enveloppe le corps des tiens? Enfin, tu es de retour !–
Pourtant, il ne voyait rien, il n’entendait rien. Les yeux fixés sur l’horizon au bout de la plaine plate et brune, creusée de trous d’eau, il attendait le moment où la blancheur lumineuse du fleuve surgirait à nouveau, tranchant contre les galets sombres de la berge, au pied des hautes murailles de terre. Ce serait un moment poignant comme celui où, enfin distincts l’un de l’autre, mère et enfant se regardent et se découvrent.
-. Je t’imaginais plus belle. Mais je t’aime davantage dans l’usure de tes traits sur lesquels des années ont passé dont, un jour, tu me raconteras l’histoire.- » Maryse Condé (La terre en miettes)
40 x50 cm » Mère et enfant »

😊🌹
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J’aime beaucoup lire Maryse Condé!La peinture est belle comme toutes d’ailleurs! J’aime beaucoup beaucoup☺️
Bonne soirée
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