»- Il paraît que, cette fois -ci, il y avait le mauvais oeil… Ça a commencé dans le port-même, au départ… Un matelot avait grimpé au mât de charge pour adresser des signes à sa femme… Il se retenait à un filin qui cassa et le voilà sur le pont avec une jambe en bouillie, on a du le ramener à terre avec un doris… Et un mousse qui ne voulait pas partir, qui pleurait, qui pleurait, qui hurlait ! Bon, trois jours après, on télégraphie qu’il a été emporté par une lame ! Un gamin de quinze ans ! Un petit blond tout maigre, avec presque un nom de fille, Jean -Marie. Pour le reste…
-. Le mauvais oeil a continué ? -. Je ne sais rien de précis, on dirait qu’ils ont tous peur d’en parler. N’empêche que si le télégraphiste a été arrêté, c’est que le capitaine et lui avaient l’air de chien et chat ! -. Et quoi encore ? -. Des choses... Tenez, le capitaine qui les a forcés à traîner le chalut là où l’on n’a jamais vu prendre une morue. Et il hurlait, parce que le patron -pêcheur refusait d’obéir, il a sorti son revolver… Ils étaient comme des forcenés, quoi ! Comme s’il y avait une malédiction... » Georges Simenon (Au rendez-vous des Terre-Neuvas)
Bravô! Toujours beaucoup de charme dans l’association texte et peinture!
Très Bonne Journée!
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Ping : Le mauvais oeil — L’atelier peinture de Christine | l'eta' della innocenza
😊👁
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