» La France, qui était alors en guerre avec l’Angleterre et loin de disposer des forces navales de sa rivale, avait eu la singulière audace de se lancer dans cette aventure que fut l’expédition d’Egypte. Elle parvint à rassembler dans la rade de Toulon quatre cents navires à bord desquels prirent place dix-mille marins et trente-cinq mille soldats d’élite. Cette force mit à la voile le 19 mai 1798 et vogue en direction de l’Egypte.

Napoléon Bonaparte, le meilleur général que comptât la république, commandait l’expédition. Le Directoire l’avait chargé d’occuper la vallée du Nil pour assurer à la France l’hégémonie en Méditerranée. Après avoir pris Malte au passage, les Français arrivèrent sans encombre en vue de la côte égyptienne. Ils débarquèrent le 1er juillet à Aboukir, près d’Alexandrie, dont ils s’emparèrent aussitôt. Ils marchèrent ensuite sur LeCaire qu’ils occupèrent après avoir vaincu les Mamelouks à la bataille des Pyramides.
Hélas, le 1er août, Nelson tombait sur la flotte française encore mouillée en rade d’Aboukir et la détruisait complètement, à l’exception de quelques frégates qui réussirent à s’échapper. Voilà le corps expéditionnaire coupé de la métropole et prisonnier de sa conquête ! – Qu’allons-nous nous devenir ? Se demandait-on dans l’entourage de Bonaparte en s’abordant avec des mines lugubres. – Eh bien, répliqua froidement le général, le visage impassible, il faut mourir ici ou en sortir grands comme les Anciens.
En attendant, il s’attela à la tâche immense qui consistait à asseoir sa conquête et à organiser le pays. »Alain Marx (Le maître des canons)
Ping : Mourir ici, ou en sortir grandis — L’atelier peinture de Christine | l'eta' della innocenza
😊🐾
J'aimeAimé par 1 personne