»-. La cloche du couvent sonnait depuis à peine cinq minutes, et déjà la troupe se pressait dans l’église des Capucins. N’allez pas croire que cette affluence eût la dévotion pour cause, ou la soif de s’instruire. Ce n’étaient là que de rares exceptions. Dans une ville telle que Madrid, où la superstition règne en despote, on chercherait inutilement la vraie piété. L’auditoire assemblé dans l’église des Capucins y était attiré par des raisons diverses, mais toutes étrangères au motif ostensible.
Les femmes venaient pour se montrer, les hommes pour voir les femmes. Ceux-ci par curiosité d’entendre un si fameux prédicateur, ceux-là faute de meilleure distraction avant l’heure de la comédie. D’autres encore parce qu’on leur avait assuré qu’il n’était pas possible de trouver des places dans l’église. Enfin, la moitié de Madrid y était venue dans l’espoir d’y rencontrer l’autre.
Les seules personnes qui eussent réellement envie d’entendre le sermon étaient quelques dévotes surannées, et une demi-douzaine de prédicateurs rivaux, bien déterminés à le critiquer et le tourner en ridicule. Quant au reste des assistants, le sermon aurait pu être supprimé sans qu’ils fussent dépointés, et même très probablement sans qu’ils s’aperçussent de la suppression. Quoiqu’il en soit, il est certain du moins que jamais l’église des Capucins n’avait reçu une plus nombreuse assemblée. Tous les coins étaient remplis, tous les sièges étaient occupés. » Matthew G Lewis (Le Moine)

Ping : La grand messe à l’église des Capucins — L’atelier peinture de Christine | l'eta' della innocenza
😊⛪️
J'aimeAimé par 1 personne
Joli tableau!
J'aimeAimé par 1 personne
toujours admiratif de cette adéquation entre texte et tableau dont vous avez le secret…et là en l’occurrence la clarté des façades répond intimement à la clarté que je me souviens avoir perçue dans « le Moine ». Quelque chose de « blafard » en écho.
J'aimeAimé par 1 personne