La bataille du rail

Adieu, voyages lents, bruits lointains qu’on écoute, Le rire du passant, les retards de l’essieu, Les détours imprévus des pentes variées, Un ami rencontré, les heures oubliées, L’espoir d’arriver tard dans un sauvage lieu.  » Dans La Maison du Berger, le poète Alfred de Vigny déplore l’abandon des chemins hasardeux. Il regrette le charme des balades d’antan. Car, prétendent les moqueurs et les persifleurs, -. Avec le chemin de fer, on ne voyage pas, on arrive... son développement est aussi une affaire d’investissement, les financiers ne sont pas loin…

Hélas, le chemin de fer, lui aussi, trouve ses limites, à l’aune de la rentabilité. Et les vertes campagnes de l’Hexagone ne sont plus guère desservies. Dans mon coin de Gâtine, bucoliquement niché en Poitou-Charentes –le bout du monde pour les habitants des métropoles-, la mise à l’index a commencé depuis belle lurette :  ». En moins de quinze ans, Parthenay est rayée de la carte ferroviaire voyageurs, malgré les efforts déployés par le Comité de défense du Rail. Tout va se jouer en trois dates : – 1970, disparition des autorails omnibus Parthenay- Cholet. – 1976, suppression des autorails express Nantes- Limoges. -1980, remplacement du service ferroviaire voyageurs par des cars de Niort à Thouars et de Parthenay à Poitiers. » Un exemple parmi tant d’autres… C’était il y a longtemps, me direz -vous ! Non, c’était hier…. et si nous n’y prenons garde… C’était demain.