»- Eh quoi, se peut-il que l’on use de pierres si précieuses dans la composition des médecines ?
-. Assurément– dit le maître apothicaire. -Sachez, mon beau neveu, que l’apothicairerie, parmi les drogues qu’elle façonne, compte quatre préparations magistrales et souveraines qui sont -retenez bien le nom-, la thériaque, la mithridate, l’alkermès et l’hyacinthe. Or, dans l’hyacinthe, qui est elle-même une gemme, entrent vingt-neuf ingrédients au nombre desquels on compte l’or, l’argent, le saphir, la topaze, la perle et l’émeraude.
-. Mais seul un roi peut acheter médecine si coûteuse !
–. Un roi, un prince, un évêque, Sa Sainteté le Pape, ou un grand financier.
-. Très illustre maître, dis-je, vous avez mentionné l’alun. Monsieur mon père s’en servait pour arrêter et resserrer les maux de ventre.
-. Bien, bien. L’alun est un astringent. Mais, ajouta-t-il en se testonnant la barbe d’un air un peu paillard, il est d’autres usages plus ésotériques-. Ici, il m’envisagea mi-sérieux, mi se gaussant. -. Et celles-là, vous aurez peut-être un jour à les recommander à vos belles pratiques lorsque vous serez docteur en médecine, mon neveu. Car on dit que l’alun fait miracle en de secrètes parties de la femme. Et que Cléopâtre en usait pour raffermir et resserrer les parois intérieures de son vagin, donnant ainsi chaque fois à César l’illusion d’une virginité renaissante. » Robert Merle ( En nos vertes années)

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😊💊
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Encore un livre que j’ai lu il y a longtemps sans me souvenir de tous les détails, celui-ci est amusant! Beau portrait, plein d’imagination!
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