»-. Mais ces gens ne prennent donc pas le temps de vivre ? -. Ici, tout le monde travaille librement, c’est ce qui est beau. Ces gens, qui passent quinze heures dans les fabriques ou les bureaux, reçoivent un juste salaire dont ils disposent à leur gré.
–. A voir leur mine et leur dégaine, ils me paraissent moins heureux et plus fatigués que mes nègres. Et que font-ils quand ils sont sans travail ?-. Le travail ne manque pas, croyez-moi, et seuls les fainéants pâtissent. Le maître, ici, c’est l’argent, comme partout. Pour en avoir, il faut le gagner.
-. Mais les faibles, les estropiés, les malades, les vieux, que deviennent-ils ? Qui s’occupe d’eux ? Chez nous, ils sont assurés d’un toit et d’une portion de porc et de maïs jusqu’à leur mort, même s’ils ne font pas grand chose. -. Ces gens auxquels vous faites allusion sont, chez nous, à la charge de leurs parents… et puis il y a l’hôpital ! On n’a pas le temps de s’occuper des improductifs !
-. L’esclavage, que vos philosophes condamnent, me paraît offrir une meilleure sécurité de vie. La liberté, c’est bon pour ceux qui ont les moyens de l’assumer. Ces gens ne sont libres qu’en apparence. Je peux vendre mes nègres à un autre planteur, qui les prendra en charge et les fera travailler, vos industriels peuvent renvoyer leurs ouvriers et les laisser dans le dénuement. Pour moi, ces gens ne sont pas libres, ce sont, comme on dit chez nous, des esclaves sans maîtres ! » Maurice Denuzière (Louisiane)
Ping : Esclavage et liberté — L’atelier peinture de Christine | l'eta' della innocenza
😊⛓
J'aimeAimé par 1 personne
Une citation intéressante! Belles couleurs!
J'aimeAimé par 1 personne