Peindre avec son coeur…parfois avec son âme

Dis Christine, je peins avec mes yeux, mes mains, ma tête. Mais quid de mon coeur ? -. La peinture est avant tout affaire de sentiments, de sensations, de vibrations. Toute oeuvre mérite engagement. Il faut, pour obtenir un résultat artistique, la traiter comme une petite partie de soi-même, de son vécu, de son histoire.
– . Jusque là tout va bien, je crois que j’ai compris : mon tableau, quel qu’il soit, sans préjuger de ses qualités ni de ses défauts, est un autre moi-même, un révélateur de ma personnalité, il ne triche pas. Peut-être est-ce pour cela que, à l’instar de tant d’autres débutants qui ne sont pas encore aguerris, j’ai des réticences à montrer mon travail, à exposer, à me mettre à nu. Quant à peindre avec son âme, voilà qui nécessite quelques explications.
-. Il est des tableaux -ils ne sont pas forcément les plus nombreux, ni d’ailleurs les plus réussis -qui, pour des raisons diverses, tiennent une place à part dans le parcours d’un peintre. Quels que soient leurs dimensions, style, gamme chromatique, valeur marchande, ils correspondent à une époque, une circonstance, un moment précis de la vie, un thème qui tient particulièrement à coeur, un événement qui touche et qui fait mouche. Ces toiles-là, on les peint avec son âme, on donne tout et trop, parfois même on regrette de s’être autant livré.
Mon conseil. -. Tout tableau se doit d’être peint avec le coeur, sinon, si réussi soit-il, il ne sera qu’un sujet traité, un objet esthétique, un joli accessoire de décoration. Autant ne pas prendre le pinceau que de livrer une oeuvre sans saveur. -. Le tableau peint avec son âme, on le reconnait, on entretient avec lui une relation intime, une complicité, on hésite à s’en séparer, on le dévoile avec parcimonie, le plus souvent même on n’en conclut pas la vente.