»-. Peu à peu il s’est éloigné. La fréquence de ses courriers s’est ralentie. Nous avons mis du temps à nous en apercevoir. Au lieu de trois ou quatre jours, chaque nouveau pli en mettait cinq ou six à arriver à présent. Puis nous nous sommes habitués à attendre une semaine. C’était ténu, discret, si bien compensé par la chaleur des mots griffonnés au dos des cartes que nous refusions d’y voir un recul. C’était à peine un éloignement. Plutôt quelque chose comme un lent, très lent fondu dans le lointain. Un imperceptible effacement, consciemment ou inconsciemment fait pour paraître moins douloureux. J’ai pensé que c’était une façon de partir aussi. Certainement pas la plus courageuse. Mais une façon. Sans coup d’éclat. Sans bruit de porte. Par évanouissement.
Sur les quelques cartes qu’il continuait d’envoyer, il racontait ses projets. Voyages à l’étranger sans quitter la France…/…. Un jour d’avril j’ai reçu ce mot…/… -. Maintenant, je suis là, en Ariège. Autour de moi il y a des forêts. Des brebis. Des types seuls qui vivent plus ou moins dans des cabanes construites de leurs ✋. Et toi ?– . Et puis les envois se sont taris. » Sylvain Prud’homme (Par les routes)

😊🐾
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Une jolie petite maison!
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