»-. Il y a donc les moments d’absence, où j’oublie ce que je faisais la minute d’avant. Il y a aussi les moments de présence, rares, où je me dis qu’il faudrait que je descende acheter à manger, ou bien que je passe l’aspirateur. Les gens qui ont perdu un être cher doivent éprouver cela. La différence, c’est que, lorsqu’ils se souviennent de lui, je pense à toi.

Ce sont tes mains, d’abord. Tu as des ✋ d’homme du désert, faites pour toucher la pierre et le sable, la bride, le crin. Et puis c’est ton visage. Mais, de la même façon, ce n’est pas exactement ton visage, c’est ce qu’il crée en moi, et je n’aurais su dire que tu m’emmènes là-haut, au-dessus des champs de blé. Car si j’évoque maintenant tes yeux, ta bouche, ton front, je vois ce que tu m’as montré, les tiges qui ployaient sous le poids des épis lourds, le creux très doux en bas de la pente, et cette ville dont les lumières s’allumaient comme une promesse, comme un miracle à venir.
Ce n’est qu’un début. J’imagine ensuite l’avenir, j’imagine ce que se passerait si tu me touchais. J’échaffaude des dizaines de stratagèmes qui aboutissent, tous, à cet instant-là.
Soudain, on rouvre les yeux. On est assise au bord du lit. Ou bien sur une chaise. On croque dans une pomme. » Eric Holder (Mademoiselle Chambon)
😊💔
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Beau portrait aux belles couleurs!
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