Tango argentin

 »-. Profiter de Paris, pour Fafa, c’était d’abord aller danser. Et le tango argentin de préférence, précisait-elle. Le samedi après-midi, qui était son jour de congé, elle filait aux Trottoirs de Buenos-Aires, rue des Lombards. Alors qu’elle vaquait toute la semaine vêtue de flanelle grise, de tabliers blancs et chaussée de souliers plats… Elle descendait le samedi, de sa chambre, méconnaissable, froufroutant dans une robe de soie grenat pailletée, assez courte et fendue, découvrant des jambes encore belles gainées de bas noirs à couture et chaussées d’escarpins à talons. Les cheveux soigneusement tirés, laqués, épinglés dans un chignon recouvert d’une résille dorée. Ses lèvres étaient maquillées de rouge vif…

50x60cm La danse avec passion,vendu

… Là, aux Trottoirs de Buenos-Aires, dans le bastringue au plafond décoré d’étoiles filantes argentées sur fond de nuit, elle avait vu sa Fafa entre les bras de Mr Hannibal, glisser, s’agenouiller, virevolter, tricoter de ses gambettes mêlées harmonieusement aux longues jambes souples de son danseur. Fafa, souple, extasiée, se laissait mener, enchaînait la demi-lune au tourniquet, faisait succéder le huit à l’assise et le quatre au galop, les épaules bien droites, hautaine, lascive. » Geneviève Dormann (La petite main)

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