»-. Explorant son territoire, elle s’était timidement aventurée au-delà des limites du jardin. Si bien que la ligne de chemin de fer, la ferme voisine où l’on cultivait des violettes et les rives de l’estuaire devinrent son terrain de jeu. En s’enhardissant, elle découvrit l’allée qui menait à l’église du onzième siècle, avec sa tour carrée datant de l’époque des Normands et son cimetière balayé par les vents, aux vieilles pierres tombales couvertes de lichen.
Un jour où elle s’était accroupie pour déchiffrer une inscription, elle avait été surprise par le curé qui, charmé de l’intérêt qu’elle portait à ce lieu, lui avait fait visiter l’église et lui en avait un peu raconté l’histoire. Puis ils étaient montés à la tour et s’étaient tenus au sommet dans la bourrasque, tandis qu’il lui indiquait quelques points de repère.

C’était comme si on lui révélait le monde, gigantesque carte aux belles couleurs. La campagne en patchwork tel un couvre-lit, avec ses petits champs, le velours vert des pâturages et le velours côtelé brun des labours. Les collines lointaines couronnées de cairns rocheux qui remontaient à des temps immémoriaux. Le Chenal, ses eaux bleues où se reflétait le ciel, tel un immense lac enclavé qui se serait empli et vidé au gré des marées. » Rosamunde Pilcher (Retour en Cornouailles)
Ping : Du haut de la tour carrée — L’atelier peinture de Christine – Le Vélin et la Plume
😊⛪️
J’aimeAimé par 1 personne