Sur le Rio Negro

 »-. Le début du voyage sur le Rio Negro fut surtout un exercice de patience. Ils avançaient à l’allure d’une tortue et, dès que le soleil se couchait, ils devaient s’arrêter pour éviter d’être heurtés par les troncs que charriait le courant. La chaleur était intense, mais au crépuscule la fraîcheur tombait, et pour dormir il fallait se protéger d’une couverture.

Parfois, là où le fleuve était clair et calme, ils en profitaient pour pêcher ou nager un peu. Les deux premiers jours, ils croisèrent des embarcations de toutes sortes, depuis des canots à moteur et des maisons flottantes jusqu’à de simples pirogues taillées dans des troncs d’arbres. Mais plus en amont, ils se retrouvèrent seuls dans l’immensité du paysage. On était sur une planète d’eau. La vie s’écoulait à naviguer lentement, au rythme du fleuve, des marées, des pluies, des inondations. De toute part Il y avait de l’eau. Des centaines de familles vivaient là, qui naissaient et mouraient dans leurs embarcations sans avoir passé une seule nuit sur la terre ferme. D’autres habitaient dans des maisons sur pilotis, sur les rives.

Au fil de l’eau 60x80cm

Le transport se faisait par le fleuve, les gens avaient ainsi des nouvelles de leurs négoces et de leurs familles. En amont, l’argent circulait peu, l’économie étant basée sur le troc. On échangeait du poisson contre du sucre, de l’essence contre des poules, ou encore des services contre une caisse de bière. » Isabel Allende (La Cité des dieux sauvages)

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