»-. Tout seul en arriĂšre, le Grand Inquisiteur, une flamme extatique dans les yeux. Tous les processionnaires dĂ©filaient un cierge allumĂ© en â. La foule se tut Ă l’arrivĂ©e des condamnĂ©s. Ceux-lĂ marchaient en trois groupes.
D’abord, les rĂ©conciliĂ©s avec l’Eglise, poursuivis pour faute vĂ©nielle telle que d’avoir mangĂ© du poulet en CarĂȘme, et qui s’Ă©taient repentis au cours de leur dĂ©tention. Ceux-lĂ Ă©taient condamnĂ©s Ă la prison perpĂ©tuelle et condamnĂ©s Ă l’infamie. Leurs biens devaient revenir par moitiĂ© au TrĂ©sor Royal et Ă la Sainte Inquisition. Ils portaient une dalmatique, le san benito, et une mitre de toile jaune marquĂ©es devant et derriĂšre d’une croix Ă©carlate. Venaient ensuite les repentis aprĂšs la sentence, auxquels l’abjuration de leur erreur Ă©vitait la morsure de la flamme, car ils bĂ©nĂ©ficiaient d’ĂȘtre Ă©tranglĂ©s avant d’ĂȘtre livrĂ©s au bĂ»cher. Sur leur san benito, des flammes renversĂ©es autour d’un buste attestaient qu’ils ne seraient pas brĂ»lĂ©s vifs.
Mais sur les dalmatiques et les mitres des six derniers condamnĂ©s, les flammes Ă©taient dessinĂ©es montantes. Ceux-lĂ devaient connaĂźtre les affres du đ„. » G. Raimond

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