»-. A la cale ou au ponton des Galets, selon les marées, les bateaux vont, les bateaux viennent, apportant vivres et visiteurs dans l’archipel heureusement vierge de boutiques, de mairie et de cimetière.

C’est, tous les jours, l’attente nerveuse du bateau de ligne qui joint l’île à Granville ou à Saint-Malo. Même quand elle n’attend personne, Caroline, pour rien au monde, ne veut manquer ce rendez-vous quotidien, si chargé de curiosité et d’émotions. Elle n’est pas la seule, tout ce qui habite l’île descend par les chemins, se rassemble sur la cale ou l’estacade. Ceux qui partent, ceux qui restent, dans un encombrement de casiers, de paquets, de remorques, que viennent encore bousculer le tracteur de la ferme et la camionnette poussive de Coco, récupérée dans un champ de casse, sur le continent.
Les minutes passent. La tension monte. Le bateau, déjà signalé par des guetteurs, en haut de la falaise, va apparaître dans quelques minutes à l’entrée du chenal, entre l’îlot des Epiettes et la pointe de Longue-Île. On le voit tout à coup qui creuse la mer, lourd, chargé, la ligne de flottaison invisible, hérissé dans les coursives, tandis qu’approche, dans le chenal, le bateau béni. Qui porte le courrier, les amants, les amis, les bouteilles de gaz, les miches de 🍞 sous plastique, les cageots de fruits, les meubles et les maris. C’est la joie à quai. Les enfants deviennent intenables. Les 🐕 aboient. » Geneviève Dormann (La petite ✋)
😊⛵️
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