»-. Un soir, tandis que le garçon fagotait des branches en Ă©coutant les coups portĂ©s par les bras de l’homme dans le flanc d’un chĂȘne prĂšs d’ĂȘtre abattu, l’Ă©norme bruit de l’arbre jetĂ© Ă terre le fit attentif d’un coup. Il s’Ă©tonnait que le pĂšre ne l’ait pas appelĂ© pour attacher les cordes destinĂ©es Ă amortir la chute. Il s’avança, il ne vit pas son pĂšre, le silence rĂ©gnait autour du tronc brisĂ©, et, seule, la fuite des bĂȘtes dĂ©logĂ©es mettait quelque bruit dans la pinĂšde alentour.

Alors, en regardant la terre, il vit que les ramures de l’arbre Ă©clatĂ© traĂźnaient dans une matiĂšre Ă©paisse et rouge qui Ă©tait du sang. Les feuillages en Ă©taient poissĂ©s et d’autres choses Ă©parses, qui Ă©taient les restes du corps d’Antoine, se mĂȘlaient au fouillis des branchettes. Dans sa lutte contre le chĂȘne, l’homme, abimĂ© par la guerre, avait Ă©tĂ© le plus faible. Et l’arbre, en mourant, l’avait tuĂ©. » Thyde Monnier (Grand Cap)
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Triste histoire! Bel arbre aux couleurs inattendues!
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