»-. Alors, nous allions au bateau-lavoir. C’était une ancienne gabare pontée qui s’était fracassée contre une pile du pont, suite à une collision avec une lourde péniche. Et que son patron avait obtenu de transformer en lavoir flottant, jusqu’au jour où elle sombrerait. Les années avaient passé, et notre ⛵-lavoir, un des derniers en exercice, flottait toujours, laissant filer sa bave savonneuse jusqu’à l’écluse, située deux kilomètres en aval.

Protégé par un toit fait de zinc récupéré à partir de vieilles gouttières, le bateau-lavoir comportait huit bancs à laver et, en son centre, deux fourneaux pour faire bouillir le linge. De plus en plus rarement occupé par les blanchisseuses, il constituait un terrain de jeu idéal. Doucement balancé au passage des chalands, exhalant les odeurs infectes de l’eau qui noyait ses fonds, et du charbon de bois dont les suies maculaient ses fourneaux et ses deux cheminées de tôle, il prenait pour nous, selon nos envies, des figures de transatlantique ou de ⛵ de guerre. » Didier Decoin (Docile)
Super super, vous avez la douche de Picasso en vous. Bravoo
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😊⛵️
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Joli portrait de lavandière!
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Belle lavandière
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