»-. Je crois que c’est la fin, cette fois, mon Emily…– . Non, Branwell, ne dites pas cela, vous avez tant de jeunesse encore, et tant de dons !-. Il sourit mélancoliquement, et, avec cette lucidité à l’égard de soi-même qui ne lui avait jamais manqué. -. Vous souvenez-vous de ces lignes du poète Keats que nous avons lues ensemble : je ne suis jamais seul maintenant sans me réjouir qu’il existe une chose telle que la mort. Mais lui, au moins, il souhaitait mourir pour un grand dessein humain. Et moi, moi…-. Ne pleurez point, mon cher, mon cher frère. Vous avez brûlé trop vite votre existence, mais la flamme a été belle.

–. Non, non, Emily, ne me leurrez pas, ma chère. J’ai été un fou, et un gâcheur, et vous avez été si bons pour moi, tous. Mais je n’ai pas eu de chance non plus, c’est vrai. Ce monde...-. Il respirait avec peine, ses mèches que la sueur fonçait collaient à son front. C’étaient les dernières pensées de son frère qui s’exhalaient ainsi. Ah, s’il avait été pendant sa brève vie ce compagnon sensible que son adolescence annonçait ! Mais il avait tout gâché, oui ! -. C’est la fin, je crois, père. Il faut dire les prières, à présent. » Jeanne Blutteau (La vie passionnée des Brontë)
😊⚰
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Une histoire triste! Tableau original!
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