»-. Puis un moment de silence se fit. Le vaste salon du club était tranquille. Mais, au-dehors, on entendait le brouhaha de la foule, que dominaient parfois des cris aigus. Le balancier de l’horloge battait la seconde avec une régularité mathématique. Chaque joueur pouvait compter les divisions sexagésimales qui frappaient son oreille. -. Huit heures quarante-quatre ! dit John Sullivan d’une voix dans laquelle on sentait une émotion involontaire. Plus qu’une minute, et le pari était gagné. Les joueurs ne jouaient plus. Ils avaient abandonné les cartes ! Ils comptaient les secondes !

A la quarantième seconde, rien. A la cinquantième, rien encore ! A la cinquante-cinquième, on entendit comme un tonnerre au-dehors, des applaudissements, des hourrahs, et même des imprécations, qui se propagèrent dans un roulement continu. Les joueurs se levèrent. A la cinquante-septième seconde, la porte du salon s’ouvrit, et le balancier n’avait pas battu la soixantième seconde que Phileas Fogg apparaissait, suivi d’une foule en délire qui avait forcé l’entrée du club, et de sa voix calme :-. Me voici, messieurs– disait-il. » Jules Verne (Le tour du monde en quatre-vingt jours)
😊⏱
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Love it! 🙂
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Ping : O’clock ! — L’atelier peinture de Christine – Le Vélin et la Plume
Quel suspense! Joli tableau!
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