‘‘-. Les Tsiganes, eux, revenaient chaque année à la même époque, en juin. Ils dressaient leur camp à la lisière du village, toujours dans le même pré. Des ânes, volés disaient les villageois, portaient parfois leurs hardes et leurs enfants. C’étaient des nomades misérables, ils passaient la saison froide aux abords d’une ville, dans des cabanes en planches. L’été, ils tendaient quelques vieilles couvertures entre les 🌲 du pré. Ils dormaient dans ces enclos une partie de la nuit et du jour. Le reste du temps, ils cherchaient de l’embauche dans les champs et les vignes, chapardaient du raisin, des fruits, des noix, du linge qui séchait dans les cours.

Les enfants du village ne se lassaient pas de les observer. Pour Natalia, depuis toujours, les Tsiganes augmentaient la saveur étrange des mois chauds. Elle voyait des hommes dormir en plein ☀️, sur une couche de coquelicots. Ici, des femmes restaient assises sans bouger. Elles pliaient les genoux, et Natalia pouvait compter le nombre et les couleurs vives de leurs jupons. Dans les paillettes qui ornaient les manches de leurs blouses et les bords de leurs fichus, chatoyaient des teintes plus douces, comme celles des coquillages. Quand arrivaient les Tsiganes, le pré entier exhalait des odeurs pénétrantes de crottin. De chiffons humides, de fumée. » Liliane Guignabodet (Natalia)
😊🐾
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I Love this painting of poppies.
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