Désirer ce qu’autrui désire

 »-. Dans toutes les sociétés premières, afin de résoudre la violence, les hommes ont utilisé des moyens très semblables. Plus exactement, ils ont partout construit des discours capables de la réduire. Ce sont ces discours, appelés communément des mythes, qui ont produit l’ordre social. S’y cache une même sagesse, illustrée d’histoires plus ou moins difficiles à interpréter.

Diptyque 60x60cm « M comme Massaï« , galerie « Chemins de spiritualité »

La violence entre les individus, racontent-ils, est le résultat de leur rivalité, elle-même provoquée par leur confrontation à un même objet désirable. On ne désire jamais que ce que l’autre désire. Dès qu’il y a identité, il y a violence. Pour réduire la rivalité qui menace de ruiner le groupe, les sociétés ont organisé des hiérarchies et des différences, qui permettent de polariser la violence sur un seul, bouc émissaire et prince à la fois, puisque, en disparaissant, il aide à maintenir l’ordre dans le groupe. Tel est, schématiquement résumé, le fondement de tout désir et de toute violence, dans toute forme sociale, depuis que les hommes vivent en groupe. C’est de cette polarisation de la violence et du désir que naît le Sacré. » Jacques Attali (Lignes d’horizon)

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