»-. Brocéliande, un beau nom, n’est-ce pas ? Presque trop beau. Oui, trop riche à la rime, trop rond à la bouche, trop fait pour être prononcé, pour fleurir des lèvres d’esthètes attardés et de jolies femmes sur le déclin. Nom de forêt, nom de féérie, Urgande, Gloriande, Brocéliande.

Mais, est-ce qu’elle existe seulement, cette forêt ? Est-ce qu’elle n’est pas une forêt uniquement littéraire, une création de Merlin l’enchanteur, constituée par des générations d’enchanteurs bénévoles ? Est-ce qu’elle ne va pas, aux yeux de l’indiscret, s’évanouir, elle-aussi, dans les airs, s’abîmer dans les eaux d’un étang ? Vérité, poésie, deux mots que l’on oppose souvent l’un l’autre, depuis que Goethe les a unis sans les confondre. Mais, je me le demande, qu’est-ce que de la poésie qui ne serait pas en même temps vérité ? Tâchons donc de saisir dans cette forêt domaniale du royaume de Féérie un peu de vie palpitante. Quoiqu’on dise, l’histoire est plus belle encore que la légende, plus diverse, plus émouvante, et plus drue ». Charles Le Goffic et Auguste Dupouy (Brocéliande, histoire et légendes)
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Une belle histoire! Beau tableau d’arbres poétiques!
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