»-. C’est le crĂ©puscule, l’heure des sorcelleries. ĂpouvantĂ©, le malheureux hĂąte le pas entre la double haie diabolique de ces đČ-troncs qui Ă©tirent vers le fugitif leurs muscles terreux, s’arrachent Ă leur talus pour le joindre, brandissant contre lui la menace de leurs moignons excoriĂ©s. Des đČ vraiment ? Ou une colonne de hideux stropiats, manchots, boiteux, dartreux, mais terriblement vigoureux, exerçant sur le passant attardĂ© les reprĂ©sailles de leur damnation. Ah !
On ferait injure Ă ce hĂȘtre resplendissant de santĂ© et Ă ses Ă©mules de la forĂȘt de BrocĂ©liande, si on les assimilait Ă ces courtauds des chemins creux que la serpe Ă©branle tous les neuf ans, ou Ă ces stipes dĂ©solantes de la plaine, que l’on laisse pousser en hauteur, et qui ont l’air, aprĂšs l’Ă©mondage, de noirs trognons hyperboliques. Je suis trop de mon pays pour ne pas aimer cela. Et je salue ce vieux combattant qui a conquis de haute lutte sa place au âïž, ce gĂ©ant aux cent bras, qui en a laissĂ© deux ou trois dans la bataille. De mĂȘme, je me penche avec une sorte de ferveur sur des restes de souches bombant le sol, ruines d’arbres rasĂ©s comme des tours, et dont on ne sait plus si sous la patine et la mousse, si elles sont bois, pierre ou mĂ©tal. » Charles Le Goffic et Auguste Dupouy (BrocĂ©liande histoire et lĂ©gendes)

50x50cm « L’arbre qui voulait ĂȘtre un arbre« , galerie La vie rĂȘvĂ©e des arbres, vendu
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Belle histoire des arbres, et beau portrait d’un arbre!
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Jâaime beaucoup
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