Heureuse quand je peins

 »-. A l’interclasse, il sursauta lorsqu’il entendit un de ses camarades prononcer le nom du médecin. -. C’est le plus grand génie de son époque. Grâce à lui, l’humanité va pouvoir se connaître et se guérir. -. Peut-être, mais je ne crois pas que la connaissance de l’inconscient favorise les artistes. Au contraire, elle risque de les supprimer. C’est une névrose qui fait l’artiste, c’est une névrose qui l’inspire et lui donne l’énergie créatrice. Je tiens à ma névrose, et je ne veux pas qu’une meilleure connaissance de moi-même me change. Peu importe si je suis plus heureux, je préfère être mal et continuer à peindre. D’autant plus que je suis heureux quand je peins-.

–. Mais, rien ne te dit qu’une psychanalyse te rendra stérile. Sigmund Freud traite l’homme, pas l’artiste. -. Comment peux-tu distinguer l’homme de l’artiste. Sigmund Freud joue avec le 🔥, il manque de recul. -. Pas du tout, Sigmund Freud a écrit sur l’art et… » Eric-Emmanuel Schimtt (La part de l’autre)

Mon conseil. -. La grande question se posait donc déjà en ce début de vingtième siècle, lorsque le grand psy viennois passionnait les foules… Les arguments ont-ils vraiment changé ? Il faut choisir son camp… A supposer qu’il y eût à choisir. Toutefois, je préfère être névrosée, à supposer que je le sois, et heureuse de PEINDRE. Plutôt que de ne pas être névrosée, à supposer que je ne le sois pas, par une meilleure connaissance de moi-même qui sans doute implique une acceptation, que de ne pas PEINDRE. Et donc de ne pas être heureuse. Na !