»-. Le troisiĂšme đ°, celui du notaire, nous rĂ©servait une autre alerte, et une autre surprise. -. HĂ©, lĂ -bas, oĂč allez-vous ?-. Nous vĂźmes un paysan d’une quarantaine d’annĂ©es, qui fonçait vers nous au pas de course, brandissant une fourche. Il avait une Ă©paisse tignasse frisĂ©e, et une forte moustache noire, hĂ©rissĂ©e comme celle d’un đ. -. Ne vous en faites pas. Les patrons nous regardent. Il sont Ă la fenĂȘtre du premier Ă©tage. J’espĂšre que le vieux va bientĂŽt crever, mais il en a encore pour six mois-.

Puis, les deux poings sur les hanches, et le buste penchĂ© en avant, il vint parler sous le nez de mon pĂšre, qui reculait pas Ă pas. -. Tant que vous verrez ces fenĂȘtres ouvertes, ne passez pas sur la berge. Passez en bas, de l’autre cĂŽtĂ©, le long des tomates-. Le bras tendu, l’index pointĂ©, il nous montrait, d’un air sauvage, le chemin de la libertĂ©. Tandis que nous partions, au pas gymnastique, il mit les â en porte-voix. Et hurla. –. Et que ça ne vous arrive plus, parce que la prochaine fois, ça se passera Ă coups de fusil ! -. DĂšs que nous fĂ»mes en sĂ»retĂ©, de l’autre cĂŽtĂ© du mur, nous fĂźmes une courte halte, pour nous fĂ©liciter, et pour rire Ă notre aise. » (Marcel Pagnol Le đ° de ma mĂšre)
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Belle histoire, un chĂąteau plein de fantaisie.
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