»-. A l’encontre de ce que l’on imagine, la Terre de đ„ n’est pas un pays chaud. Au lycĂ©e, je n’Ă©tais pas mauvais Ă©lĂšve, j’avais surtout un faible pour la gĂ©ographie. J’Ă©blouissais mes professeurs, mais l’expĂ©rience devait me prouver que j’Ă©tais un rĂȘveur. Vous savez que les jeunes gens n’obĂ©issent qu’Ă leur imagination, la preuve en est qu’Ă vingt et un an, faisant confiance Ă mon esprit inventif et persuadĂ© d’accomplir un geste original, je me suis trouvĂ© aussi bourgeoisement mariĂ© que mes propres parents. Ma femme et moi partagions la mĂȘme horreur du froid. Est-ce vrai, Marcelline ? -. C’est exact-.

Or, le đ„ Ă©tait pour moi synonyme de chaleur, et le nom de Terre de đ„ fit briller Ă nos yeux tous les avantages d’une tempĂ©rature idĂ©ale, constante, brĂ»lante, mĂȘme pendant la đ. Je crains la fraĂźcheur qui tombe le soir, ma femme la craignait aussi. Et comme nous Ă©tions jeunes, c’est Ă dire pauvres, nous avions froid Ă Paris. Terre de đ„ ! Mirages ! Palmiers ! Orangers ! Mimosas ! Tamaris ! Fleurs immenses ! Nous pensions trouver lĂ bas une villa agrĂ©able proche de l’ocĂ©an, dans une crique, au pied d’une falaise, au bord d’une plage de sable fin. Tu te rappelles, Marcelline ? -. Grands dieux, oui, je voyais des choses invisibles…- » Louise de Vilmorin (La lettre dans le taxi)
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