»-. Le lendemain, toute la grande table de la 🏠 se remplissait de la viande découpée, avec force bruits, par le grand-père, en différents tas, les pâtés, les jambons, les rouelles, les rôtis, les salés, la couenne, etc. Nous, les enfants, nous savourions le plaisir de couper la viande des côtes pour faire les pâtés. J’aimais particulièrement le contact de cette viande refroidie, ferme mais souple. À ce moment-là, je me voyais parfaitement devenir bouchère. Le soir, dans le grand chaudron sur le 🔥, il fallait remuer sans cesse la grande spatule en bois, qui ne devait jamais quitter le fond. L’assaisonnement devant se faire à la fin de la cuisson, nous devions encore attendre pour avoir le droit de goûter. Mais, au dîner, quel régal ! Quel choix ! Les boudins, les grâtons, les pâtés, les rôtis ! On goûtait légèrement et, le lendemain, il fallait penser à l’hiver. On en mettait la plus grande partie en conserve, recouverte de graisse dans les pots en grès de différentes tailles. » Geneviève Proust-Bouffard (Fille de la terre)

Ma grand-mère Marcelle, petite parisienne en vacances d’été chez ses grands-parents maternels, quelque part en Bretagne, fit amitié avec un des cochons de la ferme. Un beau matin, branle-bas de combat, on tue le cochon, l’invité vedette étant son grand copain ! On eût beau expliquer à l’enfant que l’animal, comestible de la tête aux pieds, représentait les provisions pour tous et durant tout l’hiver, elle partit se cacher pour pleurer… et refusa de goûter la moindre saucisse. Dégoût qui lui resta jusqu’à l’âge adulte.
Mon conseil. –. La lecture est d’une grande puissance évocatrice. L’extrait ci-dessus, de prime abord, me réjouit les papilles à l’évocation des pâtés et autres côtelettes. Puis me revint en mémoire l’anecdote de Mamie Marcelle et son premier chagrin d’enfant. -. Hors de question de représenter Cochonou déguisé en jambon trônant sur la table familiale recouverte d’une nappe à carreaux… Il mérite de passer à la postérité muni de tous ses atouts. Bref, la cuisine familiale, là où, tout comptes faits se passe à la préparation de Cochonou, puis sa gastronomique dégustation, m’a semblé l’endroit le plus propice pour mettre en vedette notre valeureux cochon.
L’histoire de la grand-mère est cruelle, cela a dû arriver souvent, dans les fermes, autrefois, pauvre cochon! Jolie cuisine sur ce tableau.
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Ahhhh, quel joli blog je viens de découvrir! En quelques sortes une soeur en peinture.
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Toute ma sympathie à Mamie Marcelle.
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😊🐷
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