»-. Il faut avoir vu ces 🏝️ pour se faire une idée de la sérénité de leur solitude. Pas un pied humain ne semble avoir laissé de traces sur le sable dans le demi-cercle d’ombre de leurs corniches, fin de ces petites plages éblouissantes de blancheur rocheuse. Tout un peuple d’ 🐦 vit sur ces terres perdues, ils y sont nés et viendront y mourir, c’est leur domaine, leur refuge, loin de tout ce qui leur est hostile. Quand on y aborde, une nuée blanche s’élève et tourbillonne dans le vacarme des battements d’ailes et des cris stridents. Inquiète, elle tournoie sur votre tête, vous suit, couvrant le sol brûlant d’une ombre légère. On se sent un intrus, un barbare qui profane une solitude qu’il n’avait pas le droit de venir troubler.

Les plages sont couvertes de 🦀 coureurs, jaune-souffre ou orange, dont la troupe s’enfuit à votre approche comme des feuilles d’automne emportées par le vent, et disparaît dans le sable aussitôt. À l’intérieur de l’île Saad-Son, les bois de mangliers couvrent une vaste dépression où l’eau s’infiltre à chaque marée, et répandent une odeur de vanille infiniment douce et subtile. Sur le vert cendré de cette forêt, les bosquets de palétuviers montent en coupole, et sur leur sombre feuillage des échassiers blancs, roses et bleus, se détachent comme d’énormes fleurs : aigrettes, flamants, et cent autres espèces dont j’ignore les noms.’‘ Henri de Monfreid (La perle noire)
😊⛵️
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Belle histoire et beau tableau !
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