»-. Alors que Youssouf était à mon bord, en passant devant cette 🏝️, il me conta comment il avait été sauvé. Et, pour en marquer sa gratitude aux puissances qui régissent nos destins, il me pria de le laisser débarquer un instant, et je l’accompagnai à ce pèlerinage. Je le suivis vers cette grotte où les pêcheurs de passage sur cet îlot désert viennent déposer une offrande à des petits dieux tutélaires.

La cavité est assez vaste. Le jour y pénètre faiblement et il faut quelques minutes pour laisser aux yeux le temps de distinguer. L’entrée est encombrée d’une multitude de petits chiffons blancs ou blanchis par le temps, pendus à des brins de roseaux fichés dans les fentes entre les pierres. Chacun d’eux est pareillement noué et renferme un peu de bois odorant appelé boukour. Ce sont des offrandes à la divinité qui hante encore cet abri, depuis les temps du paganisme. Plus à l’intérieur, de petits tas de braise posés sur des pierres plates ont servi à brûler des résines odorantes. Tous les pêcheurs qui sont passés sur cette 🏝️ ont laissé là la trace de leur secrète dévotion à leur religion primitive, mal oubliée. » Henry de Monfreid (La perle noire)
😊⛵️
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Belle histoire, une vision originale des vapeurs d’encens !
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