Nuit de peste, peste de nuit !

 »-. La peste noire arrive à la tombée du jour ou pendant la nuit. Presque toujours, elle se manifeste par un léger frisson, une migraine épouvantable, une espèce d’enrouement, des maux d’estomac, une grande impression de faiblesse. Les glandes enflent. Les yeux deviennent brillants et le regard fixé, comme lorsque l’on est atteint de la rage, ce qui entraîne un changement rapide et involontaire des traits du visage.Quand elle frappe, c’est la saison des aubergines et des pastèques… La peste noire dépend des conditions de l’air et du ciel. Elle est provoquée par un miasme putride, qui développe une inflammation des organes et fait apparaitre des bubons, le plus souvent à l’aine, sous les bras ou dans les régions voisines. Ils sont ronds, allongés, durs ou souples. Quelquefois il y en a un, quelquefois deux, trois ou quatre… Certains conseillent d’appliquer des sangsues… » Barbara Chase-Riboud (La Grande Sultane)

-. Encore un tableau  »épidémique », dis, Christine ? Tu n’es donc pas lassée de toujours nous dépeindre la Mort sournoise, gantée, masquée, toute de noir vêtue, qui rôde et nous guette pour nous entraîner vers l’au-delà ? -. La maladie fait hélas désormais partie intégrante de notre quotidien. Toutefois, tu as raison, tordons le cou aux idées reçues, et aux messagers de mauvais augures… Soyons gais, soyons fous, soyons vivants !

Mon conseil. -. Les artistes, jadis, se riaient de la Mort en la caricaturant, en rictus édentés, en couleurs criardes, en scènes grotesques. Combien de scènes de danses macabres, de tympans d’églises aux squelettes déguisés en diables, de gisants qui nous font la nique ! Soyons gais, soyons fous, soyons vivants ! Révélons les choses tristes avec des couleurs gaies. Et les choses gaies avec, peut-être, des couleurs tristes.