»-. Ce qui me plaisait dans cette đĄ, c’est qu’elle Ă©tait toute seule au milieu de la forĂȘt, assez loin des villages, et qu’il n’y avait pas de danger d’avoir de dispute avec les voisins. Cet endroit dĂ©sert allait bien avec mes idĂ©es tristes, et la vie solitaire qu’on y menait de force s’accordait bien avec mes goĂ»ts. Et puis j’aimais ma forĂȘt, malgrĂ© sa mauvaise renommĂ©e.

J’aimais ces immenses massifs de bois qui suivaient les mouvements du terrain, recouvrant le pays d’un manteau vert en Ă©tĂ©, et, Ă l’automne, se colorant de teintes variĂ©es selon les espĂšces, jaunes, vert pĂąle, rousses, feuille-morte, sur lesquelles piquait le rouge vif des cerisiers sauvages, et ressortait le vert sombre de quelques bouquets de pins Ă©pars. J’aimais aussi ces combes herbeuses fouillĂ©es par le groin des sangliers, ces plateaux pierreux, parsemĂ©s de bruyĂšres roses, de genĂȘts et d’ajoncs aux fleurs d’or. Ces vastes Ă©tendues de hautes brandes, ces petites clairiĂšres sur une butte, oĂč, dans le sol ingrat, foisonnaient la lavande, le thym, l’immortelle, le serpolet, la marjolaine, dont le parfum me montait aux narines, lorsque je passais mon fusil sur l’Ă©paule, un peu mal accoutrĂ© sans doute, mais libre et fier comme un sauvage que j’Ă©tais. » EugĂšne LeRoy (Jacquou le Croquant)
Merci de cette balade dans cette belle forĂȘt pleine de fraĂźcheur, on y est bien pour se recueillir… Bonne journĂ©e de dimanche Christine
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