»-. Il faut avouer que l’Ă©tat-major artistique de l’entreprise qui assure notre đ quotidien ferait la joie du philosophe. Nous sommes dix Ă oeuvrer sous la direction de Madame Benett- Debordes, pour l’Ă©dification des clientes des grands magasins. Notre mĂ©tier consiste Ă enrichir des ressources de l’art les Ă©talages et les rayons. Hier, les calicots suffisaient Ă cet office, mais aujourd’hui la cliente exige que son choix soit sollicitĂ© par de multiples artifices. La đ de printemps ne tentera l’acheteuse que si le printemps est prĂ©sentĂ© avec la đ.

On ne saurait lancer sur le marchĂ© une nouvelle marque de tampon pĂ©riodique si l’objet n’Ă©tait assorti d’un emballage Ă©voquant le đż nautique ou les đ de Musset. Ainsi s’explique notre prĂ©sence aux cĂŽtĂ©s de Madame Benett-Debordes. On nous appelle dĂ©corateurs. Nous prĂ©tendons ĂȘtre des peintres, et s’il suffisait pour cela d’en voir de toutes les couleurs, nous serions les plus grands peintres de notre gĂ©nĂ©ration. Mais, dans l’incapacitĂ© oĂč nous sommes de vivre de nos toiles, nous consacrons la majeure partie de nos vies au contre-plaquĂ©, Ă la matiĂšre plastique et Ă la percale glacĂ©e. IrĂšne m’a souvent reprochĂ© ce mĂ©tier qui, dit-elle, me dĂ©grade. Elle se fĂ»t mieux accommodĂ©e d’une austĂ©ritĂ© portant la promesse de chef-d’Ćuvre. Moi, je veux rĂ©ussir ma vie, fĂ»t-ce aux dĂ©pens d’une Ćuvre hypothĂ©tique. Et la misĂšre ne donne pas de talent .’‘ Paul Guimart (La rue du Havre)
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La trivialitĂ© des travaux alimentaires du peintre pour lui donner de quoi vivre en attendant de rĂ©aliser l’oeuvre qui assurera son succĂšs ! Beau tableau plein de froufrous !
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