»-. Madame, vous tiendrez La Couasniere comme vous l’entendrez ! Lorsque vous arriverez, j’aurais vidĂ© les lieux.- Qui vous a demandĂ© de vider les lieux ?– Soyez logique, la đĄ est Ă vous, vous y entrez, j’en sors. -. Je ne veux point que vous en sortiez ! La đ est Ă moi, je l’ai gagnĂ©e, vous l’avez perdue, ce sont les affaires. Rien n’empĂȘche le comte de Morzic de continuer Ă y vivre selon ses aises. Ne me remerciez pas. On ne vous importunera pas Ă La Couasniere, oĂč je ne viendrai pas souvent. Le voudrais-je, les convenances ne nous l’interdiraient-elles pas ? -. Oh Madame, voilĂ des principes bien dĂ©modĂ©s. Pour moi, j’ai passĂ© l’Ăąge oĂč ces sortes de mĂ©disances vous atteignent. Mais, que pourrait-on trouver Ă dire sur votre prĂ©sence Ă La Couasniere, sauf pour vous louanger de venir au secours d’un trĂšs vieux gentilhomme ?-. Ne me parlez point de votre Ăąge ! Vous n’ignorez pas que, pour une petite bourgeoise, un gentilhomme n’a jamais plus de trente ans-.

Il la regarda avec un mince sourire de chasseur. La Clacla s’Ă©tait dĂ©couverte un peu trop vite. Tout Ă l’heure gibier, c’est lui qui la tenait maintenant au bout de son vieux fusil. Il pouvait prendre son temps, et sauver la face du mĂȘme coup. -. Il convient d’y rĂ©flĂ©chir, en effet. Le mieux serait sans doute que je m’en ouvre Ă notre Ă©vĂȘque. -. Pendant que vous demanderez conseil, ne pourrais-je moi-mĂȘme consulter mon notaire ?-. Ils se regardĂšrent comme deux complices et se quittĂšrent enchantĂ©s l’un de l’autre. » Bernard Simiot (Ces messieurs de Saint-Malo)
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Une histoire originale, joli portrait de mariés.
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