Laver plus blanc que blanc

Petite discussion entre copines, elles échangent leurs techniques de bonne ménagère pour obtenir du linge de maison plus blanc que blanc. Eau de javel, bleu de lavandière, ces petits trucs me passent au-dessus de la tête, j’ai depuis longtemps lâché la conversation, je rêvasse, je pense à un futur tableau… -. Et toi , Christine, quelle est ta technique pour obtenir du linge plus blanc que blanc ?– Aïe! Retour aux réalités. -. Je n’en ai pas, je n’utilise que du linge de couleur, c’est plus gai, et les tâches indélébiles s’y promènent incognito... -. Oui, bien sûr, toi, tu es une artiste !-

Le grand mot est lâché, il est presque outrancier dans la bouche de mes deux amies. Être  »artiste’‘,  »faire l’artiste », penser ‘‘artiste’‘, cette circonstance aggravante me range-t-elle pour autant dans le camp de ceux ou celles dont le frigo se remplit sans la corvée des courses, les enfants s’élèvent tout seuls sans pleurs ni tensions, le linge propre regagne par ses propres moyens l’armoire à linge ? Certes pas, fantaisiste je suis, fofolle sans doute un peu, je l’admets volontiers. Pour le reste, les contingences matérielles m’atteignent tout pareil, je les prends seulement avec un peu de recul, le sourire aux lèvres… et le sens des couleurs.

Mon conseil. -. Le jugement d’autrui, on le supporte, ou on le dédaigne, avec plus ou moins de patience et de tolérance selon son caractère, son vécu, son environnement. -. Lorsque l’on passe la quasi totalité de ses loisirs pinceau en ✋, ce qui pour la plupart des gens peut passer pour le comble de l’inutile mâtiné d’un zeste d’égoïsme, il faut assumer. Expliquer un peu. Revendiquer beaucoup. Bref. PEINDRE, en noir, en gris, en couleurs. Ou en blanc plus blanc n’est blanc.