»-. Entre les pages du volume, se trouvaient les pĂ©tales fanĂ©es d’une fleur, qui semblait ĂȘtre une anĂ©mone. -. J’ai cueilli cette fleur en descendant l’allĂ©e, cet aprĂšs-midi-lĂ . Je la tenais encore Ă la â quand je suis revenu dans cette piĂšce, six semaines plus tard, mais elle Ă©tait toute fraĂźche-. Il n’y avait rien Ă rĂ©pondre et je demeurai silencieux, avant de lui demander s’il ne conservait effectivement aucun souvenir de cette pĂ©riode, si vague fĂ»t-il. -. Tout d’abord, je n’en ai retrouvĂ© aucun. Et puis au bout d’un jour ou deux, il me sembla vaguement que je revenais d’un lieu oĂč tout Ă©tait parfait. Je me sentais simplement dĂ©gagĂ© de tout souci. Est enim magnum chaos. Car il y a un grand vide- . Il Ă©tait parti depuis environ trois semaines lorsque je reçus une lettre Ă©crite de sa â, dans l’enveloppe se trouvait une feuille de papier portant ces simples mots -Est enim magnum chaos-. Le jour oĂč la lettre avait Ă©tĂ© postĂ©e, tard dans l’aprĂšs-midi, il sortit, par un temps rigoureux annonçant l’hiver, pour ne plus revenir. Nul n’a jamais retrouvĂ© sa trace. »Arthur Machen (Ouvrir la porte)
J’apprĂ©cie la littĂ©rature fantastique. Cette fleur sĂ©chĂ©e entre les pages d’un livre lambda m’interpelle, elle n’est pas anodine car elle ouvre la porte vers un autre monde, une autre dimension. Comment rendre l’atmosphĂšre Ă la fois intrigante, Ă©sotĂ©rique et pesante qui plane sur cet extrait de đ· ?

Mon conseil. -La question m’a agitĂ©e pendant quelque temps, puis je me suis dĂ©cidĂ©e. J’ai peint la fleur, sans le livre, avant qu’elle ne fut tout Ă fait sĂšche, c’est-Ă -dire Ă dire au tout dĂ©but avant mĂȘme que ne commence l’histoire. Et si ma fleur n’est pas vraiment une anĂ©mone, c’est parce qu’elle est imaginaire, dans une histoire imaginĂ©e. Comme quoi la peinture elle-aussi ouvre toutes les portes. Y compris et surtout celles d’un monde irrĂ©el…
Pas facile d’illustrer de la littĂ©rature fantastique ! Jolie fleur !
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