Palette, 🔪, pinceaux… action !

 »-. Heureux de me retrouver chez moi, je préparai palette, 🔪 et pinceaux. Puis j’entrepris s’assombrir l’arrière-plan, d’ajouter des ombres auxquelles j’avais pensé durant mon absence, et de donner de l’éclat à la peau et aux yeux. Bref, j’insufflai de la vie à la Femme représentée sur la toile. Je me levai le lendemain aux aurores et m’assis devant mon chevalet, afin de voir le visage, et la personnalité de mon modèle, émerger de la 🌃. À présent, j’allais devoir puiser dans mes réserves afin de passer de l’imagination à l’action. À Londres, j’avais dérobé un thermomètre à viande dans la cuisine de ma mère. Cet étrange instrument était formé d’un cadran circulaire, et d’une pointe acérée qu’on plantait dans le steak. C’était l’outil idéal, je bénéficiai en outre d’une excellente lumière, et je savais ce que je désirais obtenir. Après avoir disposé mon croquis à côté de la toile, j’attaquai le cou. Je zébrai les couleurs délicates à coups de pointe, de manière à imprimer les ravages du temps sur la chair. À cinq heures, les atteintes de l’âge s’étaient enfin harmonisées avec la vérité spirituelle de la vieille dame. » Dick Francis (Jusqu’au cou)

Au fou ! Ou plutôt, à la folle ! Si je communique à mes élèves cet extrait de 💷, en leur précisant que telle est ma manière de PEINDRE, ce sera un tollé général, et ils quitteront l’atelier en rangs serrés… Pourtant, qu’est-ce qui importe dans l’art ? Faire beau, joli, gentil, attendu, préparé, conventionnel, et pourquoi pas subventionné ? Ou plutôt se livrer, aller au bout de l’action et de son ressenti, quite à déplaire…

Mon conseil. -. Faire sienne la démarche d’Alexander le barbouilleur, telle que décrite dans ce passage, certes littéraire, mais probablement inspiré du vécu de l’auteur. –. J’utilise tout moyen à ma disposition, s’il correspond à mes attentes et mon usage du moment. Seule différence, j’improvise sans croquis. Toutefois, disons pour ma défense que je ne suis pas une barbouilleuse professionnelle…