»-. Je suis si heureuse de te retrouver, petit frère-. Elle chercha à accrocher le regard d’Arnaud. Mais la transformation physique qui touchait le garçon était si terrible qu’elle baissa les yeux. Un air de folie avait frappé son visage si peu reconnaissable tant il était amaigri. Arnaud s’était fait raser le 💀. Sur son gilet long à l’excès, il portait une redingote en queue de sifflet, et un paletot de bure droit, aux épaules remontant si haut qu’elles raccourcissaient les proportions de la tête. L’accoutrement, s’il avait un sens dans certains quartiers de Paris en désignant le dandy, ici prenait l’allure d’une défroque.

Il avait une voix qu’elle ne lui connaissait pas. Elle frissonna. Il avait suffi de deux ans d’une bohème effrénée, ponctuée par la publication d’un livret de sept poèmes et de trois critiques remarquées, pour faire de lui une ombre. Mais sa fragilité gracieuse d’adolescent s’était brisée. Un vague dans la tête, comme il l’avouait entre deux crises, le laissait parfois alité plusieurs jours. Tout en se refusant à lui, Paris la vénéneuse avait fait au jeune homme deux 🎁 empoisonnés, et qui coulaient à présent dans ses veines, la grande vérole et le goût de l’opium. » Jean-Guy Soumy (Les affluents du ciel)
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Triste histoire ! Belles couleurs sur tableau, le portrait d’un poète original !
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