Grise mine

 »-. Ils se retrouvèrent dans une rue grise, les 🏡, les rideaux aux fenêtres, les habits portés par les Rats, tout était gris. Les Rats aussi étaient gris, et les gens avaient acquis une sorte de pâleur grise. Dans le ciel, des ☁️ gris ne laissaient filtrer qu’un pâle ☀️ décoloré. – Ils ont eu un problème de couleurs par ici, il y a quelque temps. Les Rats qui avaient horreur du jaune à cause, disons, de son odeur de fromage, se sont trouvés en conflit avec les Rats qui détestaient le rouge à cause de sa ressemblance avec le sang. Pour finir, toutes les couleurs, parce qu’elles étaient blessantes pour les uns ou pour les autres, furent interdites par le Parlement. Qui, entre parenthèses, n’est pas désigné par un vote mais qui s’élit lui-même et, au fond, se contente d’appliquer les décisions du Mega-Rat-. » Salman Rushdie (Luka et le 🔥 de Vie)

Le gris fait-il grise mine ? Oui, si l’on en juge par cet extrait de 💷, qui supprime radicalement les couleurs pour ne léser personne. Non, si l’on estime que le gris est la somme de toutes les couleurs, sachant toutefois qu’il les faut fort subtilement et savamment doser pour obtenir un joli gris profond, charmant et charmeur, et non une infâme teinte grisâtre.

Mon conseil. -Il ne faut pas avoir peur du gris, c’est une couleur comme les autres-, cette affirmation, à l’usage de mes élèves, j’y crois… un peu, mais pas trop. Car avant de dégainer la, ou plutôt les couleurs grises, il faut déterminer le sujet que ledit sublime GRIS mettra en valeur. Ce qui se décide avant le moindre coup de pinceau, , et ne se décrète nullement après faute d’inspiration -. Tous les sujets sont-ils motifs à grisaille ? Certes, si on a dominé sa composition. Non, si l’on est resté hésitant, indécis, peureux. En résumé, Oui au gris… qui s’assume, Non au gris… qui se cache pour mieux se faire oublier, ou peut-être se faire pardonner… un certain manque de personnalité.