»-. Dans le cas des témoignages médiévaux sur le cannibalisme de survie, il ne faudrait pas perdre de vue qu’ils s’appuient sur des textes écrits par des clercs décrivant les pratiques alimentaires des pauvres gens des campagnes. Or, les pauvres ne savaient pas écrire, et les auteurs des témoignages n’appartenaient pas à leur milieu. Ils se firent l’écho de rumeurs, cet écho eût donc toute chance d’avoir été déformé par la peur qu’inspiraient les pauvres aux riches. Qu’on se souvienne de ce témoignage du neuvième siècle, selon lequel -les cannibales étaient en multitude infinie, avides chenilles à l’apparence humaine, insectes voraces qui infectent et désolent la campagne-. Les pauvres, les affamés, ça grouille, c’est un peu comme la vermine qui vit en symbiose avec le bas-peuple. Et, en plus, bien sûr, ils risquent toujours de dévorer… les riches.

Cependant, des historiens, pourtant critiques, n’hésitent pas à écrire que -le cannibalisme est attesté par un très grand nombre de fables pleines d’ogres et d’hommes sauvages, dans les poèmes de chevalerie-. Or, si dans cinq ou six siècles, des historiens exhumaient certains de nos articles de journaux dans le monde civilisé…. Nous serons donc très réticents à suivre l’affirmation selon laquelle, à partir du onzième siècle, -les ogres se terrent dans les bois ou se réfugient dans l’imaginaire-. En réalité, il est tout aussi probable qu’ils n’en étaient jamais vraiment sortis…’‘ Jean-Loïc Le Kellec (Alcool de 🐒 et liqueur de 🐍 et quelques autres recettes)
😊🐾
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Beau tableau, illustrant le Roman de Renart.
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