»-. Après la guerre, les schinnel, ces fameux longs manteaux militaires russes, firent leur apparition au village. Désertant leurs honorables portemanteaux, ils devinrent l’accoutrement habituel des bergers et des vagabonds. Je me souviens d’un de ces vagabonds, cheveux longs, barbe hirsute, visage buriné par le vent et le ☀️, et un joli cou émergeant du manteau, à croire qu’il le portait à même la peau. Son corps maigre et droit y était enveloppé comme une bure de moine, une grosse corde en guise de ceinture. Et, malgré sa haute taille, il lui tombait jusqu’aux chevilles. Il tenait dans sa ✋ une canne brillante comme de l’ivoire, dont il ne se séparait jamais. Bâton avec lequel le vagabond marchait, et parlait… Le bâton était brillant, droit absolument, lisse, comme passé de ✋ en ✋ depuis plusieurs générations. Son maître actuel l’avait dressé à sa façon, et lui faisait faire un tas de choses pendant qu’il marchait et parlait… On eût dit qu’avec son bâton le vagabond dirigeait ses pensées. Mais que parfois le bâton les chassait, parfois les approuvait, à d’autres encore se faisait accusateur. Et, voyez-vous, ricanait même… » Bezik Kharanaouli ( Le livre d’Amba Besarion)
Découvert dans ma boîte à 💷 préférée, ce mince bouquin, de l’un des plus grands écrivains géorgiens contemporains, livre, tantôt en vers libres, tantôt en prose, un chemin intellectuel fragmenté et ardu. Il faut se creuser la tête, pour trouver dans la ✋ qui tient le pinceau matière à cogiter puis à PEINDRE. Autant dire que la ou les oeuvres intimistes qui en résulteront se montreront à peine, s’exposeront fort peu, et se négocieront encore moins.

Mon conseil. -. Bref, que PEINDRE pour personnifier le concept du vagabondage ? Le manteau, ou le bâton ? Disons, plutôt, les deux ensemble. Mais ce qui m’intéresse, c’est la trame. Peut-être même l’âme…-. Ce genre de tableau doit donc garder son mystère. On ne fera certes pas l’impasse sur l’accoutrement du vagabond, sa tignasse mal peignée et ses yeux charbonneux. -. Mieux vaut toutefois ne pas forcer sur le ✏️, mais plutôt sur le 🔪, car il convient de laisser sa dignité au personnage ainsi croqué. Ce qui compte, ce n’est pas l’aspect physique, mais l’intériorité de l’être, j’allais presque oser dire, son intégrité. Et surtout, sa liberté d’aller et de venir.
Beau portrait d’un vagabond.
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Très beau ce portrait imbibé de mystère.
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Superbe ! A la fois mystérieux et digne
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😊👍🏼👍🏼
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Aller n’importe où, chaparder ou mendier pour manger, vivre sans dogme ni drapeau. Voila votre vagabond; Heureux gamin!!!
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