»-. A la pĂ©riode de grand train, au cours de laquelle ce frĂšre impossible avait dĂ©pensĂ© le tiers de la fortune hĂ©ritĂ©e de sa mĂšre, avait succĂ©dĂ© le temps des vaches maigres. La noce Ă©tait finie, celle oĂč il rĂ©galait une cour d’amis de circonstance, de viveurs d’occasion auxquels il lui arrivait de prĂȘter des sommes qu’il devait par ailleurs emprunter. Non pas par bontĂ©, mais par acharnement Ă la prodigalitĂ©, cet appĂąt du don comme il le qualifiait lui-mĂȘme, et qui n’avait d’Ă©gal que son mĂ©pris pour la possession. Ă ce rythme, bien vite couvert de dettes, accablĂ© par la rumeur qui le prĂ©cĂ©dait dans les boutiques des antiquaires de la rĂ©gion, chez les restaurateurs, les tailleurs, les bottiers, il avait dĂ» se replier sur lui, devenir ce qu’il nommait en ricanant un homme d’intĂ©rieur.

-. Certains jours sont difficiles, le plus gĂȘnant, c’est le linge, parfois, faute de linge, je dois rester cloĂźtrĂ© plusieurs jours dans cette soupente, j’enrage.– Tu travailles ?-. Travailler ! Vous n’avez que ce mot Ă la bouche ! Cette đ, en rentrant, si je ne suis pas trop ivre, je travaillerai. VoilĂ , es-tu satisfaite ? Je mets la derniĂšre â Ă un recueil de poĂšmes. Si on me laissait le temps, cela vaudrait peut-ĂȘtre quelque chose. Mais on me les rĂ©clame. –. C’est magnifique !-. La paresse me gagne, grande sĆur. Et j’ignore encore si je vais terminer. Pourtant, cet argent me ferait du bien...-‘‘ Jean-Guy Soumy (Les affluents du ciel)
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Le portrait d’un homme prodigue !
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