»-. Il doit y avoir, dans l’âme vénitienne, aujourd’hui, comme une angoisse diffuse. On dit et répète aux habitants que leur ville se meurt et va mourir. Eux-mêmes voient les 🏠 et palais défaillir dans un abandon. Être mortel n’est déjà pas si gai, mais savoir que l’on est dans une ville mortelle n’est sans doute pas sans conséquences sensibles et morales. À partir de quel moment Venise eût-elle la révélation de son être périssable ? Au dix-huitième siècle ? Voilà qui expliquerait pourquoi elle décida de faire de sa vie une fête et un perpétuel carnaval. Dansons, puisque nous sommes les habitants mortels d’une planète mortelle. Dansons masqués, et personne ne verra que nos visages se décharnent.

Venise ne danse plus, mais accueille les touristes qui, par millions, photographient son interminable trépas. Je n’ai pas cette brutalité. J’aurais crainte que Venise me dise. -. Pourquoi ces regards de verre que tu poses sur moi ? As-tu peur que je meure ? Dis moi la vérité-. Je ne suis pas partisan de dire la vérité aux mourants. Venise est pour moi le lieu de ce rêve impossible, mourir, comme ce qu’on aime. Et tel est le secret de Venise, elle vous promet de mourir avec vous. Et vous murmure que sa vie, comme la vôtre, n’est qu’un voyage ébloui dont la 🌃 et les flots effaceront bientôt, d’une ✋ légère, les traces fiancées. » Jean Cau (Croquis de mémoire)
😊💙
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Bonne journée Christine !
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Une belle histoire et joli masque de carnaval sur ce tableau.
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