Flamenco

 »-. Villarosa était la seule boîte de Madrid qui eût gardé une couleur, en ce sens qu’on pouvait y entendre des guitaristes et des chanteurs de flamenco, le chant populaire andalou. Dans la grande salle mauresque recouverte d’azulejos, des consommateurs debout devant le comptoir buvaient leurs bières, leurs gobelets de vin rouge et de manzanilla. Quelques filles de Toulouse ou de Bruxelles mangeaient à leurs tables des sandwiches au jambon et mendiaient à distance des cigarettes. Des 🌃 entières, elles attendaient ainsi, bâillant, le caprice des soupeurs qui les faisaient appeler, quelquefois, pour les faire danser nues et se moquer d’elles.

40x50cm « Je brûle », sur un texte de Mawé, vendu, galerie Femmes, Femmes, Femmes

La salle commune n’avait d’ailleurs aucun intérêt pratique pour l’établissement, fait de cellules particulières qui, sur deux étages, étouffaient les secrets de leurs orgies ou de leurs tristesses flamencas. Par quelque porte entrouverte pour le service, on entendait une voix, un chant de 🎸 impossibles à situer, et qui ajoutaient à l’air de mystère de la maison. Cependant, des chanteurs de flamenco qui ressemblaient aux danseurs ou aux gigolos des petits bars traînaient près du comptoir, entraient et sortaient dans la 🌃 étoilée et froide, attendant jusqu’à l’aube l’embauche, sous la forme de quelque voiture qui amenât un homme en quête de plaisir ou de mélancolie, et ses centaines de douros.’‘ Joseph Peyré (Sang et lumière)

2 réflexions sur “Flamenco

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