Élégances

 ». Ah, les robes de maman ! On a tendance à penser que les femmes s’habillent pour les hommes. Ou alors pour elles-mêmes. C’est oublier les enfants. Si quelqu’un a gardé un souvenir ébloui et sensuel de la garde-robe de Maman, c’est bien moi ! Ce n’est qu’habillée, parfois déjà même revêtue de son manteau et de son chapeau, que maman se présentait à nos yeux enfantins.

Elle affectionnait les couleurs claires, tous les tons de beige et de marron chaud, les ocres jaunes, les roses pâles. Peu de bleu, sauf le bleu marine. Le blanc, très souvent, et bien entendu le noir, la petite 👗 noire, rehaussée du clip en diamant, tenue obligée de la Parisienne d’avant-guerre. Jamais de boucles d’oreilles, des bijoux trop près du visage lui paraissaient manquer de classe, tout comme les bijoux fantaisie. Et bien sûr, des talons, mais mi-hauts, pour tenir toute la journée. Des gants, de tous les tons, dans des chamois d’une infinie finesse, dont elle n’enfilait que le gauche pour garder sa ✋ droite toujours disponible et en action. Ce que je revois le mieux, ce sont les cols, drapés, plissés, ajourés, nervurés, dans lesquels ma sœur et moi adorions enfouir notre tête dès que Maman était assise et que nous pouvions enfin nous glisser sur ses genoux. » Madeleine Chapsal (La chair de la 👗)