PEINDRE la patrie de Bach

 »-. Devant un tel paysage, comment s’intéresser au pittoresque ? Et, dans la patrie de Bach, comment écouter autre chose que son chant, qui est la parole de Dieu ? Les monts du Hörsel sont les plus magiques de l’Allemagne entière. Savez-vous que le plus célèbre de ses habitants est Wotan lui-même, roi des Dieux ? Les compagnons de la chasse sauvage hurlent dans la tempête en portant sur leur dos leur tête, leurs bras, leurs jambes qu’ils ont perdus dans les combats… La patrie de Bach, un Bach qui est aussi guerrier, et magicien… Des sons de cor dans la 🌃, de la peur au ventre, le mal qu’il faut vaincre. Te tairas-tu, démon ? La chevalier Tannhauser, cher à Richard Wagner, a été retenu ici sept ans par les charmes de Vénus. Remarquez, rien n’est tout à fait mauvais. Dans le Hörsel, vous pouvez tomber sur la sympathique Frau Holle, qui récompense les courageux. Une de ses filles, Goldmarie, sait cueillir les pommes mûres au bon moment, et ne laissera pas brûler votre 🍞… Vous savez ce que Goethe disait de Bach, ou à peu près. –C’est l’harmonie de Dieu avant la Création-.‘‘ Jean-François Deniau (L’île Madame)

-. Dis, Christine, ce tableau, je suppose, représente la patrie de Bach, à savoir les monts du Hörsel. Pourquoi les 🌲 sont-ils, contre toute logique, plus hauts que les sommets ? D’ailleurs, les oiseaux ne sont pas, eux non plus, à l’échelle -. Bien vu. Toutefois, les monts du Hörsel sont aussi, et surtout, le domaine de Wotan, le roi des Dieux nordiques. Sa Majesté Wotan se contenterait-elle d’une banale 🗻, semblable à tous les pics enneigés ? Que nenni, il lui faut de la fantaisie, de l’imagination, du spectaculaire, de l’inédit, du provocateur, de la magie.-

Mon conseil. -. Trop facile, en effet, de PEINDRE un banal paysage de 🗻. Et surtout de le rater, par conformisme, par banalité, par académisme, j’en parle en connaissance de cause, j’en ai ratés plusieurs, sitôt effacés ! -. Pour ce style de tableau, qui ne présente guère de difficultés quant à son tracé ni son exécution, faisons fi de la réalité et misons plutôt sur la composition, c’est-à-dire sa mise en place dans l’espace imparti. Mieux vaut tremper son pinceau dans la poésie de l’imaginaire.