»-. Au đ°, la santĂ© d’Arnaud n’avait cessĂ© de se dĂ©tĂ©riorer. Le jeune homme Ă©tait tombĂ© dans un Ă©tat de prostration dont il ne sortait que pour tenir des propos auxquels seul son pĂšre semblait donner un sens. Aiguemont se mit Ă vivre au rythme d’une demeure oĂč meurt un jeune homme de vingt ans. La đ, des lampes brĂ»laient sans qu’il fĂ»t jamais dit qui les entretenait. Son valet dormait dans les mansardes pour ĂȘtre plus prompt Ă le servir.
Personne ici ne doutait du triomphe de la maladie. Le jeune homme attendait la dĂ©livrance. Les doses massives de morphine et d’opiacĂ©, le laudanum qu’on lui prescrivait, ne parvenaient plus Ă calmer ses souffrances. Au plus fort des crises, la â du jeune homme serrait convulsivement le bras de son pĂšre, moins peut-ĂȘtre pour trouver un apaisement que pour indiquer quelque chose, invisible aux autres. Pierre, inclinĂ© sur son enfant, le regardait avec une impression dĂ©nuĂ©e de frayeur. Les yeux d’Arnaud fixaient un point au-dessus de son Ă©paule. En ces instants qui eussent brisĂ© tout autre, Pierre sentait une ombre penchĂ©e sur son dos, regardant son fils qui tentait de la rejoindre. » Jean-Guy Soumy (Les affluents du ciel)

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Une histoire sombre et tragique ! Beau tableau, lumineux et mystérieux !
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