»-. Venise, où les pigeons marchent et où les 🦁 volent, disait le poète Jean Cocteau. Au seizième siècle, ses marchands d’herbes, dont les mélanges produisaient des guérisons miraculeuses, étaient les plus célèbres du monde. Après tout, les plus grands dompteurs sont allemands, et il n’y a pas de 🐯 dans la Forêt Noire. Le génie a besoin de défis. Comme les pâtissiers de 🍰, les pigeons sont rassasiés de ciel. Alors, ils marchent. Une ville où l’on entend les gens marcher. Parfois la mer, sur la pointe des 🌊, entre dans Saint- Marc, s’offre une petite visite et puis se retire. Il arrive, pourtant, que les pigeons volent. Un caprice et ils se déploient soudain en un immense éventail qui s’ouvre en froufroutant. Et se referme aux pieds du marchand de maïs agitant sa crécelle.

Dans certaines églises, on ne voit pas les tableaux, plongés dans la pénombre, mais on sait que là est un Titien, là un Palma, là un Bellini. On s’essaie à deviner les contours, les couleurs ou les formes. En vérité, les yeux interrogent la 🌃 qui ronge les chefs-d’œuvre et les voix de l’ombre ne disent que le nom de 👻. Autre explication, la peinture vénitienne n’est pas faite pour être admirée par des touristes, mais pour participer à la cérémonie. Elle s’éclairait, en même temps que l’église, à la lueur des cierges, des bougies et des torches. Elle surgissait des murs comme s’y répandaient les flammes et les chants et s’éloignait en même temps qu’eux. » Jean Cau (Croquis de mémoire)
😊🐾
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Un titre pour l’imagination, joli portrait de Venise.
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