»-. Pendant qu’elle y était, Bénie a résolu d’utiliser aussi la grande salle de bains, la fameuse salle de bains qui avait tant fait parler en ville, construite en 1936 par son grand-père Jean-Louis, sûrement le plus raffiné de tous les Carnoët, pour son usage strictement personnel. Ni sa femme ni aucun de ses enfants n’avaient eu le droit d’y pénétrer de son vivant sans risquer la foudre de sa colère. Jean-Louis estimait qu’un homme de quarante ans qui se décarcassait comme il le faisait pour élever sept enfants et leur assurer un avenir doré, avait tout de même le droit de clapoter dans sa baignoire à son aise sans qu’un importun vienne frapper à sa porte. Ce qui est exaspérant quand, les fesses calées jusqu’à la ventouse, on est en train de déguster les Trois Mousquetaires.

En réalité, Jean-Louis Carnoët, qui avait une passion pour les salles de bains et Alexandre Dumas, détestait sa marmaille, qu’il trouvait nombreuse et bruyante. On ne pouvait pas faire un pas dans cette 🏡 sans buter sur un enfant. Et il y en avait toujours un qui traînait dans la salle de bains commune au moment où, lui, Jean-Louis, avait envie d’être tranquille. C’est pourquoi il avait décidé, un beau jour, de faire faire trois salles de bains. Deux modestes, l’une pour sa femme, l’autre pour les enfants, et la troisième pour lui-même. » Geneviève Dormann (Le bal du Dodo)
😊🛁
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L’histoire est amusante, joli portrait d’une salle de bains, belles couleurs.
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